"Bien !" - Le Festival Invisible Shannon Wright + Clickbait + Par le Gast + Didier Bad Seeds

La soirée Bien ! sera encore mieux que bien, comme le point d’exclamation, percussif autant que percutant, l’indique. La grande Shannon Wright (Jacksonville, USA), patronne de l’indie-rock, revient avec un nouvel album en feu, et une poignée de chansons tantôt électriques, tantôt déchirantes, toujours incandescentes.

Clickbait (Chicago, USA), à la fois post-punk, militant queer, funky et déjanté réinvente la No-Wave à la sauce Riot grrrl, mais disco.

Quant à Par le Gast (Tours, France), il forge une pop audacieuse aux accents délicieusement expérimentaux et au psychédélisme raffiné, pas si loin de Vanishing Twin ou Stereloab. Conclusion : Bien ou bien ? Ben, BIEN !, tiens.

Après plus de 5 ans d’absence discographique, Shannon Wright, autrice compositrice, multi instrumentiste et interprète américaine, annonce son onzième album, Reservoir of Love. Incarnant l’essence de son style unique, il délivre des chansons où l’intensité s’incarne tantôt en brasiers rock électriques, tantôt en ballades déchirantes, se parant de chœurs et cordes, du son chaud d’un Wurlitzer, d’une guitare ou un piano. Hanté par la maladie et le deuil, réalisé dans la solitude, ce disque s’avère débordant d’énergie, de lumière et d’amour.

Dans les marges étranges de la matrice punk du Midwest, loin des divinations de micro-genres comme le « egg- » ou le « chain- », et des sons de consensus tristement codifiés du post-punk dans les cafés moroses du monde entier, arrive Clickbait. Les membres du groupe sont des créatifs débordant d’énergie – scénographes/stylistes, designers de jouets, poètes, propriétaires de disquaires atypiques – et leurs talents combinés donnent naissance à un concert en live qui ressemble à une revue musicale avant-gardiste, avec des costumes dignes du Bauhaus et des couleurs éclatantes : une sorte de Gesamtkunstwerk lo-fi (œuvre d’art totale).

Plus que n’importe quel groupe que j’ai enregistré, Clickbait porte une attention personnelle aux aspects obscurs de l’histoire du punk, ceux qui ont été réprimés ou jamais entendus, et je pense que leur volonté d’explorer en profondeur les archives profanées de leur musique les a menés à forger un son unique. Ici, une section rythmique rigoureusement structurée cède la place à une esthétique spontanée dans la guitare et la voix. La voix imposante de Sandra est au cœur de tout cela – elle joue des rôles, crie sa colère, ressasse des monologues névrotiques que nous ne sommes pas censés entendre.

Nous avons décidé d’enregistrer ce disque en live, sans chichis, avec peu de traitement numérique, dans la quête d’un idéal de son brut. Un vrai plaisir !

— Caufield Schnug
Sweeping Promises

Tantôt pop douce et intimiste, tantôt toute en ruptures et sursauts rock, la musique de PAR LE GAST tente à son échelle de défricher de nouveaux territoires sonores, cherchant la lumière en s’échappant par la fenêtre, à l’écart des sensations déjà entendues. Loin d’une approche savante, Par Le Gast revendique le bricolage comme mode opératoire, passant au tamis de la production bedroom et de ses accidents des influences navigant entre le rock indie anglo-saxon des années 1990 et 2000 (on pense à Deerhoof, PJ Harvey ou Stereolab), et la pop d’avant-garde des années 70-80 (Laurie Anderson ou Brian Eno), pour donner naissance à une musique mélodique et oblique, traversée d’une envie de transcender les codes pour jouer en toute liberté, reliant pop et expérimentations sonores.

Dj set dans le Hall !