"Sans doute" - Le Festival Invisible Den Der Hale + Heimat + Paradoxant + Bad Seeds Didier Set
La soirée « Sans doute » est à prendre au pied de la lettre : ça ne veut pas dire « Peut-être », ou un truc mou dans le genre, mais « Sans AUCUN doute » : car le quintet Den Der Hale (Malmö, Suède) moissonne un krautrock tribal et mystique, nourri au champignon du meilleur psychédélisme, et pourtant très folk, qui fleure bon les champs d’ergot de seigle cuivrés par le soleil du Nord.
Heimat, duo constitué de deux héros underground, Armelle Oberle (Badaboum, The Dreams) et Olivier Demeaux (Cheveu, Accident du Travail) trace quant à lui un chemin de traviole réjouissant entre new wave, trap-music, citations enlevées de musiques traditionnelles d’Asie du Sud-Est, chant en yaourt allemand et fromage italien, peaufinant son statut de groupe culte.
Quant à Paradoxant (Bruxelles, Belgique), fusion unique d’indie, d’electronica et de krautrock, il est le véhicule spirituel et sonore de l’artiste belge Antoine Meersseman (BRNS), qui fut aussi un temps berger dans la Drôme, ce qui n’a évidemment rien de paradoxal.
Conclusion : Y a pas d’doute !
Den Der Hale (SE)
Den Der Hale est un groupe qui prospère aux confins de l’exploration sonore, mêlant post-rock, krautrock et dark psychedelia pour créer des paysages sonores immersifs. Originaire de Suède, leur musique repose sur des grooves hypnotiques, des textures superposées et une profondeur atmosphérique intense qui entraîne l’auditeur dans une expérience presque cinématographique.
Leur son évoque les premiers pionniers du krautrock tels que Can et Neu !, fusionné avec les échos caverneux et modernes de groupes comme Swans et Godspeed You ! Black Emperor. Axé sur la dynamique et la tension, Den Der Hale compose des morceaux qui oscillent entre des répétitions méditatives et des crescendos écrasants.
Réputé pour ses performances live captivantes, le groupe transpose la précision de son travail en studio sur scène, déployant une présence électrisante qui plonge le public dans un état quasi hypnotique par la seule force de ses sonorités.
Den Der Hale ne cherche pas tant à créer un son spécifique qu’à fusionner les diverses inspirations créatives de chacun de ses membres. Le résultat est donc éclectique et expérimental et, à bien des égards, dépasse la simple somme de ses parties. Des rythmes itinérants et des mélodies atonales sont filtrés à travers de lourds effets, des couches abrasives de bruit contrastent avec des lignes de basse animées et des percussions propulsives. Dans cet amalgame en apparence chaotique, il existe toujours un fil conducteur, et bien souvent, chaque production musicale devient une synthèse, un tout.
Heimat (FR)
Derrière cet alias se cachent deux personnalités bien connues des sphères underground hexagonales : Olivier Demeaux, claviériste de Cheveu, également membre du projet drone-ambient Accident du Travail, et Armelle Oberle, dont on a déjà pu entendre la voix unique chez The Dreams ou Badaboum.
Depuis son premier album (2016), Heimat a surpris de nombreux auditeurs par l’originalité de ses compositions, inspirées aussi bien par la new wave et la trap-music que par les enregistrements ethnographiques d’Asie du Sud-Est. À la fois étrange et lyrique, ce disque s’est imposé comme un classique du genre.
Depuis, Heimat a été remixé par Sonic Boom, Tolose low trax ou Zohar, et a été invité à partager les tournées européennes de Fever Ray ou Protomartyr.
Heimat sort son troisième album "Iti eta no" le 14 mars 2025. Sa pochette a été réalisée par la dessinatrice Anouk Ricard, lauréate du grand prix d’Angoulême 2025
Paradoxant (BE)
Échappé du groupe BRNS, le multi-instrumentiste Antoine Meersseman est le corps et l’esprit de Paradoxant. Née d’une profonde remise en question, sa musique tend naturellement vers l’expérimentation, la radicalité mais aussi, et surtout, davantage de liberté.
Après un premier disque remarqué (Earworm, sorti en 2021 sur le Humpty Dumpty Records), Paradoxant revient en 2025 avec Deux, nouvel album écrit entièrement en français. Une collection de chansons mutantes et mutines, à la fois pop et expérimentales, ne s’empêchant rien ou presque : rythmiques jungle et vocoder, riffs post-punk et sonorités EBM, atmosphères gothiques et aquatiques. Un grand feu de joie stylistique, où l’on s’amusera à déceler les ombres de Genesis P. Orridge, Tuxedomoon ou Mira Calix.
Ce nouveau répertoire sera présenté dans une nouvelle formule live composée d’Antoine Meersseman (BRNS), Romain Benard (Ropoporose, Primevère), Lou Wéry (STACE, Whoman) et Clément Marion (Ada Oda, David Numwami).
Bad Seeds Didier Set (FR)
Dj set dans le hall !