Festival NoBorder #14 Blick Bassy / NDOX Electrique / Aïchouchaa - Khalil Epi / Craze / Shifumix.TE Extended
Depuis 2011, NoBorder épouse la forme d’un rhizome qui se déploie et bourgeonne effrontément, à Brest et dans toutes les directions, sur tous les continents. Dans son ADN, une appétence immodérée pour l’altérité, les hybridations, les danses, la transe et la générosité du partage.
Voici donc l’heure d’une nouvelle moisson, balayant plus que jamais toutes tentatives d’assignation et d’essentialisation, incompatibles avec le nom du festival*, la vitesse du son et les émotions charriées par les passionnantes trajectoires musicales que nous explorons ensemble.
Entre rencontres intimistes et grands ensembles, sources orales et escapades numériques, cette édition soufflera un vent généreux sur les braises des musiques populaires. Voir crépiter leur diversité et leur dynamisme dans vos oreilles affûtées nous émeut et nous oblige chaque année davantage.
*“J’ai toujours pensé que le mot "étranger" était un verbe. Pas un nom. Un verbe d’action qu’on utilise pour mettre à distance...” Alain Damasio.
Blick Bassy
Adepte de sonorités mêlant indie-pop et afro-soul, enraciné en profondeur dans le continent africain, le très talentueux artiste pluridisciplinaire auteur-compositeur-interprète et producteur camerounais Blick Bassy dévoile sur scène son dernier album Madiba (sorti le 26 mai).
Après avoir célébré un glorieux héros de l’indépendance du Cameroun (tué par l’armée française en 1958) sur le splendide album 1958, Blick Bassy a choisi d’aborder la thématique de l’environnement, en particulier la question – ô combien brûlante – de l’eau, sur son nouvel album à paraître en mai 2023. Connu pour ses vibrantes prestations scéniques, il vient le présenter en live. Dans son conte écologique sur cet élément synonyme de vie, d’énergie, de force et d’espace, Blick Bassy nous captive et nous propulse avec douceur dans une sérénité absolue loin de la gravité du sujet. Cette fois, le compositeur a développé un discours musical plus futuriste en accentuant la présence de sonorités électroniques tout en conservant cette musique diaphane qui donne toute sa force à ses propos. Tendue vers l’essentiel, elle atteint un haut niveau émotionnel.
NDOX Electrique
Les musiques du monde en occident, le plus souvent formatées, présentées comme d’innocentes cartes postales : le soleil, les dunes, les sourires, l’accueil, l’attaya ou le ceebu jën offerts aux gentils toubabs, etc….
Mais les musiques des mondes réels... cruelles, sauvages, effrénées et mêmes sanguinaires, car pour pactiser ou chasser les démons comme lors des cérémonies du N’döep chez les Lébous du Sénégal, il faudra bien plus que de bonnes intentions mais un énorme volume pour l’élévation puis pour la transe ; seront ainsi nécessaires de la sueur et du sang pour sacraliser l’action et contenter les esprits. Des cérémonies d’une incroyable violence sonore et musicale pour une spiritualité doublée d’un rôle sociale magnifique et impérieux lors de rituels où des occidentaux comme Meshuggha ou The Birthday Party ne feraient que pâles figures d’enfants de chœurs bien élevés.
Travaillant depuis des années avec l’Ifriqiyya Electrique, François R. Cambuzat et Gianna Greco se demandaient d’où venaient les communautés adorcistes nord-africaines telles Banga, Stambeli, Diwan & Gnawa. De la route arabe des esclaves, cela était évident, mais de quel pays, de quelle région ? Les traces semblaient perdues. Recherches après recherches, petit à petit cette route vieille de cinq siècles les mena vers l’Afrique de l’Ouest, vers le Sénégal et le N’döep des Lébous. Pendant des mois à Mbour, Guereo, Rufisque, Yoff et Ndar (Saint-Louis), François R. Cambuzat et Gianna Greco se sont perdus entre Atlantique et fleuves du Sénégal, sacrifiant aux génies le plus souvent aquatiques - Ndox, l’eau, en langue wolof. Un album fut enregistré. Un film fut tourné. Tëdd ak Mame Coumba Lamba ak Mame Coumba Mbang : couchés entre Mame Coumba Lamba et Mame CoumbaMbang, les femmes génies d’une toute petite partie d’un énorme continent. Cette création sera ensuite proposée dans notre réseau à l’international (musées d’ethnographie, universités, Sziget Festival, WOMEX, Roskilde Festival, WOMAD (UK + NZ + AUS), Vieilles Charrues, Nuits Sonores, Calgary Folk Fest, etc...).
Aïchoucha par Khalil Epi
Le projet "Aichoucha" est un projet audiovisuel dirigé par Khalil Epi qui combine musique électronique et vidéos capturées lors d’un voyage à travers la Tunisie. L’objectif du projet est d’explorer les différentes musiques traditionnelles et populaires tunisiennes dans les différentes régions du pays. Le spectacle prend la forme d’une performance où l’artiste musicien interagit et accompagne sur scène les sons et musiques d’une vidéo documentaire, elle-même le produit d’un travail de collecte effectué sur le terrain. Le projet s’inspire de la technique connue sous le nom d’ultra-score, où l’on utilise des sons d’un film pour créer la musique. L’ultra-score est défini comme un objet sonore et visuel fabriqué à partir de fragments du réel.
Le projet met en avant les différentes facettes de la musique traditionnelle et populaire tunisienne, encore vivante aujourd’hui, du Malouf aux chants de la confrérie Awamriya, des Tbal de Kerkennah au Salhi de Tataouine... de la région de Rgueb au Rakrouki frontalier (frontière avec l’Algérie). Pour Khalil Epi, la musique électronique peut jouer un rôle important dans la préservation des musiques traditionnelles et populaires à travers son approche et son processus de sampling et de réédition. Elle permet de reprendre, de renouveler, de réanimer et de remixer, de mélanger et de fusionner, laissant ainsi libre cours aux créateurs pour déconstruire et construire, faire naître et renaître.
Craze
Un biniou, central, mais qui n’est pas le propos. Une musique, répétitive, brute, minimale. Un corps, qui ne fait qu’un avec l’instrument, au coeur du public, dans un format cours en continu C’est le dispositif solo de CRAZE, aka Tangui LE CRAS. C’est le pari que fait le musicien d’embarquer le spectateur avec lui dans une transe singulière, de l’ordre du rituel, à l’aide de cet instrument populaire, impopulaire. Ancien manager et tourneur, devenu depuis réalisateur et metteur en scène, Tangui LE CRAS reprend le chemin de sa musique, pour retrouver et partager les sensations extrêmes et profondes que procurent son instrument originel, déportant sa pratique des musiques traditionnelles à une musique plus expérimentale. La mise en relation d’un instrument puissant à l’intime de l’interprétation, pour une expérience brute entre musique contemporaine, headbanging, et transe soufi.
Shifumix.TE Extended
Dj Set
Sheklatine et Toudonner ont une passion commune pour les musiques aventureuses venant du monde entier, en particulier de Langon et d’Ethiopie. Tous deux aiment vraiment rire et se lancer des défis alors afin de stimuler leur créativité spontanée, ils ont intégré le fameux ShiFuMi dans leur processus créatif. Shifumix.TE c’est une expérience folle pour dancefloor interactif et inoubliable.
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