FESTIVAL NOBORDER : "Bastard" Krismenn + Teatr Piba (séance tout public)
OUVERTURE DE LA BILLETTERIE LE 02/09
Lors d’un collectage en EHPAD, Christophe Le Menn apprend le décès d’une grand-mère qu’il n’a jamais connue. Né de père inconnu, il entame une quête intime et musicale entre mémoire bretonne et filiation. Bastard retrace ce chemin initiatique, entre Bretagne et cercle polaire, à la recherche de soi à travers les autres.
L’intention
« Je chasse les chansons,
En breton.
C’est pas si simple
Les chanteuses et chanteurs traditionnels sont une espèce en voie d’extinction.
A défaut
je traque les histoires. »
Christophe Le Menn nous entraîne dans une quête des origines. De sa culture d’abord : bretonne, avec sa recherche de chansons traditionnelles jamais assouvie ; à celle, si intime et pourtant si universelle, de sa/la filiation.
C’est le cheminement d’un artiste et une quête quasi-initiatique pour l’homme. Des déambulations nocturnes à l’EPHAD de Tréguier en Bretagne à celles dans une tempête de neige sans jour dans le cercle polaire arctique, Christophe nous invite dans un récit de la construction de soi au prisme de celle des autres.
Synopsis
J’ai grandi seul avec ma mère dans un appartement. J’ai décidé d’apprendre le breton à l’adolescence pour pouvoir chanter les chansons traditionnelles. J’étais le seul au collège à m’y intéresser et un des seuls au lycée. Quand j’ai rencontré d’autres chanteurs, j’ai découvert que nous partagions plus qu’une passion pour le kan ha diskan et les gwerzioù : on avait pour plusieurs d’entre nous une histoire familiale particulière.
Un manque latent.
Des bâtards, des orphelins, des enfants de pères absents qui se retrouvent autour d’une quête d’identités. Cette absence de père, ma mère ne m’en a jamais parlé. Et moi, quand les autres me posaient des questions je changeais de sujet. Je n’avais pas prêté plus attention à cela jusqu’au jour où, alors que j’enregistre des personnes âgées dans un EHPAD, j’apprends la mort de ma grand-mère inconnue. La mère de mon père inconnu. Elle a prononcé mon nom avant de mourir. Une nouvelle comme un électrochoc qui révèle à quel point mes obsessions ont pris racine dans ma bâtardise.
À partir de ce jour je décide d’en savoir plus et de ne plus changer de sujet.
Je décide de mener l’enquête dans mon histoire familiale et personnelle, autant que dans les rencontres et la matière traditionnelle. Je me replonge dans la poésie et le répertoire pour y chercher des chansons parlant d’enfants illégitimes et de mères célibataires. J’y trouve des infanticides ou des moqueries. J’interroge les gens autour de moi et je me rends compte du poids de ce tabou pour la génération de mes grands-parents. Je découvre des histoires de filles-mères internées et d’enfants abandonnés à cause du regard des autres.
La société a évolué, ce tabou millénaire est en train de s’estomper peu à peu mais il est toujours là. Pour moi, c’est toujours difficile d’en parler avec ma mère. À l’heure de la nouvelle loi de 2022 concernant le « droit d’accès aux origines » pour les enfants issus de dons, on peut se demander pourquoi et comment se manifeste un besoin de connaître ses origines.
De manière indirecte en s’intéressant au patrimoine immatériel ou plus directe en recherchant ses ancêtres ?
Les récentes découvertes en épigénétique montrant que les traumatismes vécus peuvent s’imprimer dans les gènes et se transmettre posent également question.
Avons-nous une connexion inexorable avec des ancêtres que nous n’avons pas connus ?